mardi 20 février 2007

Village

Comme le veut la tradition, lorsque l’on s’arrête dans un village, il faut montrer son respect pour le chef. Le samedi matin, le guide nous dit « il faudrait que quelqu’un attache une chèvre devant sa maison, si vous voyez ce que je veux dire ». Ouais, enfin faut pas abuser quand même, sinon le w.e. risque de nous revenir cher. On tente de faire comprendre qu’on n’a pas vraiment les moyens, mais qu’on pensera au chef à notre départ du village. Le guide nous explique alors qu’il faut voir le chef AVANT de partir en montagne. Si telle est la règle… Sauf que le chef s’est barré à Douala et que personne ne sait quand il va revenir. On papote donc avec la famille de Martial, et on finit par décider d’un commun accord que le chef ne va pas nous gâcher la journée : On part sans plus attendre. Et le chef ne nous en a pas voulu. En tout cas au début.

Car le lundi matin, avant de partir, nous sommes allés lui rendre visite. Le 4x4 garé à côté de son beau jardin, le chef assis sur sa chaise a l’air fier de lui. Nous laissons Martial parler et lui offrir notre présent : une bouteille de whisky. En sortant, Martial nous dit que le chef n’est pas content : Sur les 10.000 que nous avons donnés aux guide, il était censé en remettre la moitié à son chef. Mais il ne l’a pas fait. Bien au contraire… il a même été lui rapporter que « les blancs ont été durs, ils ne m’ont donné que 2.000 ». En apprenant cela, le chef s’est donc un peu vexé. Ce qui peut se comprendre, surtout que la bouteille que nous lui avons offerte valait moins que 10.000CFA. Le chef gagnerait moins qu'un guide vénal ? Pour ne pas que la famille de Martial soit la cible de représailles, nous avons donc complété notre cadeau avec un billet de bus pour que le chef aille retrouver sa sœur à Douala. Et nous le laissons passer un savon au guide qui a essayé d’arnaquer son chef ;)

mercredi 14 février 2007

Lundi 12 février

Ce matin, le réveil est un peu plus difficile que les autres jours… La fatigue accumulée commence à se faire sentir. Martial, toujours aussi matinal, nous sort du lit dès 7h30 pour le petit déjeuner : Razzia sur les beignets achetés la veille à Nkongsamba. Puis nous organisons une petite ballade aux alentours du village, avec le « Tonton Raymond » de Martial.






L’ancienne gare de Nlohé, à proximité des plantations d’ananas

Nous passons devant l’ancienne gare, construite par les allemands et désaffectée depuis depuis, comme on dit ici. La production de café n’était plus assez importante pour justifier la présence d’une gare à Nlohé.

Nous sommes en saison sèche, et à cette période de l’année, les caféiers sont en fleurs et embaument. Mais ça ne sent pas le café !





L’usine de café désaffectée, et les fleurs de caféier

Pour atteindre l’usine de café, il faut au préalable passer sur un vieux pont allemand. Il est un peu rouillé, mais il tient toujours debout. A l’époque, les allemands construisaient du solide dirons-nous… Celui-ci enjambe la rivière, et il n’a plus de barrières pour se tenir. Autrefois, c’était le train qui passait dessus. Maintenant que les rails ont été enlevés (lors des batailles du maquis dans les 60’s) c’est au tour des gamins de jouer à trap-trap dessus. Pas étonnant qu’il y ait des accidents récurrents…



Le vieux pont allemand

Puis en poursuivant notre chemin pendant une trentaine de minutes, nous atteignons l’endroit dont la famille de Martial nous avait parlé : un lieu très calme et super agréable pour se baigner. L’eau est fraîche et permet de soulager les piqûres de mout-mout qui se sont réveillées depuis la veille. Les filles, s’avèreront être moins téméraires que les garçons et ne s’aventureront pas à tremper leur orteils…



La rivière coule au milieu de la jungle



Amélie et Charlotte

Il est bientôt midi, et il est l’heure de rentrer. Nous faisons un petit détour pour observer la fabrication du vin de palme, auquel j’ai goûté pour la première fois la veille (shame on me, ça va faire 7 mois que je suis ici). Mais ici, il n’y a pas de pressoir. Les camerounais font donc comme avec le raisin en France. On distingue une sorte de creux entouré de pières, juste à côté du "pressoir". Il faut ensuite laisser fermenter l’huile ainsi récoltée pendant plusieurs mois.



La fabrication de l’huile de palme

Dimanche 11 février

Il est 8H, et Martial -très matinal- nous réveille : le petit déjeuner est prêt. Nous avons tous bien dormi, malgré le terrain en pente.



Amélie, JP, Charlotte et Nath…

Un peu avant midi, les gens du village reviennent avec notre repas : de l’eau, du riz et deux poules… Nous leur laisserons évidemment le plaisir de les plumer et de les cuisiner.







A la une, à la deuze, à la troize...

Puis vers 15h, nous redescendons sur Nlohé. Les gens ne manquent pas de se retourner pour nous observer. Les blancs sont l’attraction du week-end en quelque sorte, surtout qu’ils ont « survécu » à la nuit en pleine montagne. On sentait un certain étonnement chez eux, lorsqu’ils nous voyaient surgir dans cet état lamentable : Nous sommes tous dégueulasses et ravis à l’idée de pouvoir se doucher… Là encore, on fait avec les moyens du bord : on remplit une bassine avec de l’eau de pluie, on attrape un savon et on squatte un petit recoin dans ce qui ressemble à des dépendances.

Charlotte, elle, met à profit la fin d’après-midi pour prendre en photo les gamins du village. Je crois bien qu’ils y sont tous passés, heureux comme tout de se voir sur l’écran digital.





Les enfants de Nlohé

Le soir venu, après avoir partagé le repas - du Goki, c’est purement indescriptible, hormis la couleur jaune orangée, et le goût pas mauvais - nous filons sur Nkongsamba. C’est aujourd’hui la fête de la jeunesse, et les rues sont animées. Il est donc aisé de se caser à l’extérieur d’un bar pour trinquer. Il n’y a évidemment aucun réfrigérateur à Nlohé. C’est donc avec un certain plaisir que nous avons enfin pu savourer une bière bien fraîche.

Randonnée

Puis on décide de donner le commandement à un porteur qui semble bien mieux connaître le coin. En route pour la randonnée tant attendue. Le trajet est désormais beaucoup plus agréable.




Une gazelle est passée par ici

Finalement, nous n’aurons pas le temps de monter tout en haut. Nous trouvons rapidement un endroit parfait pour planter la tente. Le temps est lourd, et le ciel chargé de gros nuages gris n’annonce rien de bon. Ca ne rate pas : la tente est montée qu’il commence à tomber des cordes.



Depuis le campement : vue sur les plaines du Mungo

Nous aidons ensuite Martial et les porteurs à construire un abri de fortune, avec des feuilles de bananiers : C’était plutôt marrant, vive les machettes. Pour le goûter, nous avons eu droit à de la canne à sucre. Il y a des choses plus pratique à manger : on mord dedans, puis on aspire le sucre en évitant de croquer les fibres.



Vive les feuilles de bananiers !

Vers 18h, il s’est arrêté de pleuvoir, l’heure idéale pour essayer de faire du feu. A cette altitude il fait bon, les criquets chantent, et la soirée autour du feu de camp, était très agréable.



Oh le joli criquet ! 

Samedi 9 février

Après une bonne nuit de sommeil, un peu courte cependant aux yeux de tous, nous profitons du réveil du village de Nlohé



Nlohé s’éveille : au fond, le Mont Kupé

Nous avons droit à un petit déjeuner local : omelette, cookies, café. La cuisine se fait dans une petite cabane, à l’arrière de la maison. Puis vers 11h, après avoir fait le plein de provisions, c’est le départ pour deux jours de randonnée, avec un guide et deux porteurs.



Magnifique cadrage du camerounais qui prenait la photo...

Comme d’habitude, le sentier, qui serpente au milieu de la jungle, grimpe dur et il fait chaud. De temps à autres, on entend le bruit des cascades… La végétation est malheureusement trop dense pour que l’on puisse les distinguer



Et au milieu coule une rivière…

Vers 13h30, le guide nous demande de faire une pause, car il va continuer seul. Quelques minutes plus tard, il revient : « on a trop monté, il faut redescendre ». Il faudra qu’on m’explique comment on fait pour trop monter lorsque l’on veut accéder au sommet… On lui explique à nouveau ce qu’on attend de lui, puis on continue la grimpette. On arrive alors sur un petit plateau, avec une vue magnifique sur… la végétation. Pas terrible en somme. Et le guide sort « voilà, nous sommes arrivés au sommet, à 2500m». Tous la feras à d’autres : d’une part, le sommet est à 2064m, et d’autre part, en face il me semble que ça continue de grimper !



Le pseudo-sommet

C’est grâce aux porteurs que nous commençons à comprendre : Nous sommes à 1500m, il s’agit de la frontière entre le village de Nlohé et celui de Tombei. Le chef de Nlohé avait donné son aval pour que l’on parte en rando, mais celui de Tombei n’étant pas au courant, impossible de continuer. On s’en souviendra, mais pourquoi ne pas nous l’avoir dit plus tôt ?? Les porteurs nous informent alors que le guide n’a pas pris le chemin correspondant à la ballade que nous voulions faire : les autres touristes passent par l’autre côté du village. Tant pis, on pique-nique ici.



L'heure du manger a sonné

Vendredi 8 février

Déjà le week-end pour moi et c’est plutôt chouette ! Mais il faut quand même que je prépare mon sac, et que je fasse les niveaux de la voiture car on part dans l’ouest jusqu'à lundi. Le départ était prévu pour 14h… Mais le temps de récupérer les tentes, les duvets, les courses et Charlotte, nous ne partirons en fin de compte que vers 17h30. Mieux vaut tard que jamais, comme on dit. Le convoi comporte deux voitures : JP, Nath et Charlotte dans l’une, Martial, Amélie et moi dans l’autre. Après quelques 7h de route, nous arrivons enfin au petit village où habitent les grands-oncles et tantes de martial. Il est 1h du mat, et toute la famille s’est levée pour nous accueillir… Les filles dorment dans la chambre, martial couche par terre dans LA pièce pendant que JP et moi squattons les banquettes arrières des voitures.

lundi 5 février 2007

Religion

Un dimanche matin comme les autres, à Versailles... Il est 8h du mat, et les illuminés d'à côté chantent à tue tête avec leur sono à bloc : "Oui, dieu et grand, et si toi fidèle, dieu t'as dans ton coeur car jesus te sauvera, c'est le plus fort et il faut prier" bref des lambeaux de phrases qui se succèdent à l'infini, formant une phrase complètement dénuée de sens... Et c'est franchement soaulant quand on veut faire la grass mat' !! C'est une secte (mais ça, à la limite on n'en a rien à cirer du moment qu'ils la mettent en sourdine) dénommée "la vraie église de dieu du cameroun". Ca ne s'invente pas ;) Les méthodes de résolution à l'amiable n'aboutissant pas, on a mis sur la table quelques idées : payer la sonel (EDF au cameroun) pour court-circuiter leur transfo, rajouter des cadenas supplémentaires pour ne plus qu'ils puissent ouvrir, leur faire peur avec des rites vaudou, former une cohalition avec l'église voisine qui, elle, souhaiterait ne plus avoir de concurrente, ou encore mettre du punk bien trash à fond depuis le balcon. Désormais, ils nous interdisent d'entrer et de nous plaindre, profèrent des menaces envers les gardiens et ménagères. Une plainte officielle à été déposée, mais elle doit etre enfouie sous des tonnes de paperasses... Si vous avez des idées, écrivez nous !

vendredi 2 février 2007

Bafoussam

Flash back... 20 décembre 2006... Séjour dans l'ouest... Fin d'après-midi dans Bafoussam... Je n'ai pas de plan de la ville, et je dois pourtant la traverser afin d'atteindre Dschang. Les rares personnes qui accepetent de s'arrêter lorsque je leur demande la direction à suivre prononcent, lentement, et avec ce typique accent camerounais, ces quelques mots : "Hein ?? je vous suit pas..." D'autres m'indiquent une rue. Mais 5 minutes plus tard, lorsque je demande à nouveau mon chemin, on me renvoit là d'où je viens. La plupart d'entre eux n'est jamais sorti de la ville ! Pour éviter la rue principale, complètement défoncée, je décide de prendre une petite rue parallèle, en terre battue. La population se fait de plus en plus dense. Le pick-up progresse tant bien que mal, fendant cette masse de gens de plus en plus rétiscente à l'idée de me laisser passer.



Il faut dire qu'il en impose...

Je me retrouve en fait au beau milieu du marché. Les camerounais qui m'apperçoivent au volant comment à m'interpeler "Hé! le blanc, le blanc !!" Les plus jeunes cognent à la vitre en disant "j'ai faim". Lorsque soudain, la foule s'écarte, laissant apparaître juste en face de moi un mini-bus. Coincé. 30 secondes s'écoulent ainsi, immobiles. Le chauffeur d'en face fait des appels de phares, ainsi que de grands signes en direction de ma gauche. Je regarde un peu plus attentivement. Sauvé : il y a une ruelle, qui, bien qu'encore plus exigüe que la rue du marché, et après une manoeuvre périlleuse me permet d'échapper à cette population m'entourant, qui commencait à se faire de plus en plus opressante : "Le blanc, lache 5000 !", "On veut la bière ! " Qu'elles m'ont parues longues, ces secondes où je me demandais si je n'allais pas aboutir à un cul de sac... Mais non, cette fois c'en est fini pour de bon. J'aterris sur la rue principale, juiste en face d'une station service où je peux enfin demander mon chemin à un pompiste originaire de Dschang : Je suis sur la bonne route. 45 Minutes plus tard, et après avoir évité de justesse un troupeau de zébus squattant la route juste derrière une colline, je m'installe pour la nuit au Centre Climatique de Dschang.

mercredi 31 janvier 2007

Vendredi 26 janvier

Vers 22h, je reçois un appel de Jean-Paul. « Finalement, on n’est pas parti dans les Monts Manengouba. Mais on va quand même se balader, à Kumba. ». Voici comment s’improvise un week-end découverte au tout dernier moment. Samedi, Après avoir passé l’après-midi à dorer sur les plages de sable noir de Limbé, nous (Amélie, JeanPaul, Nath et moi) avons pris la direction de Kumba. 3h et 50 km de route indescriptible plus tard (de nuit en plus), nous étions à l’hôtel.

Le lendemain, personne n’était là pour nous préparer le petit déjeuner. Nous avons donc pris des motos taxis pour rejoindre un endroit où casser la croûte. Puis nous avons repris la route en direction du Lac Barombi.



Le Lac Barombi

Le paysage est magnifique, le lac s’étend sur 50km² au milieu de la verdure. Tout est très calme, ce qui permet d’entendre tous les bruits provenant de la forêt.



La forêt vierge entoure le lac

Après avoir refusé de négocier le prix du tour de pirogue, le guide nous entraîne dans la forêt. S’y déplacer en short et en tongs n’est pas très évident, surtout compte tenu de la pente (nous avons beau être dans la jungle, l’Ouest reste une région montagneuse). Après 5 minutes de marche, le guide nous explique comment utiliser les lianes. C’est impressionnant de se déplacer avec à une quinzaine de mètres du sol. Nath a d’ailleurs réveillé toute la forêt à 2 km à la ronde en hurlant. On s’est bien amusés…



Yahoooo !!

Nous avons ensuite pu nous baigner dans le lac, dont l’eau était plutôt chaude. Il était temps de rentrer. N’étant pas surs d’avoir le temps de passer par les chutes de Barombi Kotto, nous avons regagné Limbé.



Baignade au milieu des poissons

Sur la route, le contraste entre la verdure de la forêt dense d’une part, et la terre poussiéreuse ocre de la route qui souille les feuilles proches de la piste d’autre part est saisissant.



Les arbres ont comme des feuilles de caramel

Au niveau d’un minuscule village, deux jeunes qui jouent avec des bouts de bois bloquent le passage. Nous dévions sur la droite pour les éviter. Mais l’un d’eux se retourne et donne un grand coup dans la voiture avec son bâton. JP pile et s’arrête : « ya un problème ?/*! » le type s’avance, ramasse un gros cailloux et commence à cogner sur le pare brise, complètement hystérique. On n’a rien compris à ce qu’il baragouinait. Les gamins qui étaient sur le bord nous ont dit de partir, avant que le type ne déclenche un incident (auquel cas, sur cette route pourrie et perdue, on aurait vraiment été mal)…

Ce que nous faisons tant bien que mal, car la boîte de vitesse était restée coincée en 3eme. Lorsqu'on enclenchait les vitesses, il ne se passait rien. Pour monter les côtes et sortir des ornières, c'était pas pratique : on poussait tous les trois. Nous voilà donc contraints à nous arrêter à l’habitation suivante. On jette un coup d'oeil avec une personne qui se disait mécano.

Lorsque JP a actionné les vitesses, j'ai tout de suite remarqué ce qui clochait (une bielle s'était décrochée à l'une de ses extrémités, sans doute a cause des vibrations et des innombrables trous). J'ai briefé le mécano en anglais pour lui expliquer ce que l’on attendait de lui : il a enlevé la bielle, l'a nettoyée à fond, puis l'a réenclenchée. Et nous voila repartis.



La baraque du mécano

A Limbé, nous avons mangé au restaurant du Botanic Garden. Hormis les nombreuses espèces végétales recensées dans ce grand jardin, la vue sur la mer depuis le resto est splendide, et c’est très rafraîchissant.



Vue depuis le restaurant



Vue sur le port de Limbé

N’ayant accès à aucune plage, nous avons opté pour le plouf dans la piscine, avant de reprendre le volant, direction Yaoundé. Le trajet de nuit sur l’axe lourd est fortement déconseillé, mais Nat conduit très prudemment. A peine arrivé, déjà couché, il est 23h et demain j’ai des RDV importants pour le boulot. Le chat est hystérique, car je l'ai abandonné tout le week-end en oubliant de lui laisser à manger...

jeudi 18 janvier 2007

Vive la technologie

Hier, je suis parti en mission à Douala pour la journée... Niveau timing, c'est très très limite : il faut compter 3h de route rien qu'à l'aller, et il est interdit de circuler sur l'axe lourd (la route DLA-YNDE) à partir de 18h. J'ai eu l'occasion de voir à quel point la technologie est avancée au Cameroun : Lorsqu'il y a des travaux nécéssitant une circulation alternée, les feux tricolores sont constamment rouges... Des deux côtés. Pas terrible comme système, me direz-vous. Oui mais voilà, pour résoudre ce problème d'une complexité majeure, on va poster en plus deux personnes, à côté de chaque feu. Le premier ouvrier donne au conducteur de la première voiture de la fileA un petit drapeau vert. Le conducteur se met en route, et, arrivé de l'autre côté, remet le drapeau au second ouvrier. Puis on reprend [presque] les mêmes et on recommence, avec la fileB cette fois-ci. C'est pas beau la technologie ?? J'ai par ailleurs noté qu'ils possédaient aussi un drapeau rouge, mais je dois être trop con pour en comprendre l'utilité ;)

vendredi 12 janvier 2007

Limbé

Une chose surprenante en arrivant dans le petit village de Limbé, c’est la quantité de bambous immenses plantés dans le sol. En redoublant d’attention, on remarque que tout en haut, les gens y ont installé des tiges métalliques qui partent un peu dans tous les sens. Ce sont tout simplement des antennes télé, il y en a une par domicile. Les gens n’ont pas l’eau potable, mais sont équipés de télévisions…



Les antennes télé de Limbé

Route

Au Cameroun, il ne faut pas compter s’orienter à partir des panneaux indiquant les directions et kilométrages associés. Les seuls panneaux qui existent sont publicitaires. Il s’agit de la bière 33 export, qui indique gentiment aux voyageurs qu’ils sont exactement à 33km de la prochaine grande ville.


Vive la 33 export !

mercredi 10 janvier 2007

Dimanche 24 décembre

Le volcan du Mont Cameroun est entré en éruption en 1999, déversant de la lave sur près de 10m de hauteur. C’est très impressionant. La lave a causé beaucoup de dégâts et s’est arrêtée à quelques mètres seulement de la mer, bloquant la nationale.


la lave coupe la route nationale


Depuis, la nature commence à reprendre ses droits, et on aperçoit quelques pousses vertes qui sortent par-ci par-là si on escalade la coulée de lave. Mais il ne faut pas s’attarder, la route est longue pour rejoindre Ebodje.

A partir de Kribi, il faut poursuivre la piste de Grand Batanga pendant 1h45 avant d’arriver à Ebodje. La route est impraticable si on ne possède pas de 4x4. Le village, lui, est coincé entre la forêt équatoriale et le littoral et ne possède ni eau ni électricité. Je retrouve Claire, Magali, Peggy et Guillaume dans le courant de l’après-midi.




Notre maison et ses cocotiers


La maison est grande, sans fenêtres, face à une plage de cocotiers et à 30m de la mer. Prendre le champagne les pieds dans une eau à 28° est original et très agréable. Nous avons même eu l’occasion de sauver une tortue luth venue s’échouer sur la plage. 

Samedi 23 décembre

Le personnel de l’hôtel de Nkongsamba me déconseille de me rendre à Kumba. La route est déplorable, et le trajet risque de me prendre la journée… pour voir le lac Barombi Mbo, certainement moins beau que ceux de la veille. J’improvise donc un petit séjour décontractant à Limbé.


Le Seme New Beach Hotel est très agréable


Le temps est magnifique pour bronzer. Mais contrairement à la dernière fois, l’île de Malabo n’est pas visible depuis la plage. J’assiste à un superbe coucher de soleil... à la victoire 4-0 des nantais aussi ;)


Coucher de soleil à Limbé

Vendredi 22 décembre

Réveil dès 6h30. Il n'y a pas d'eau chaude, je commence à m'y habituer mais on hésite toujours avant de se mouiller. je retrouve à la table du petit déjeuner deux filles de Douala qui veulent elles aussi partir en rando. Après un bon jus d’ananas frais, on chausse et en route, une longue journée nous attend.

Le tour des deux lacs de cratère du Mont Manengouba est une superbe promenade de 8h, avec pas moins de 1200m de dénivelé. On rencontre sur le sentier des campements de peuls venus s'installer ici pour y élever leurs zébus. De temps en temps, on traverse la forêt vierge. Avant d'arriver, on surplombe les lacs. Le paysage est somptueux. Le retour sous le soleil est cependant assez difficile. Sur deux jours, il est possible de camper auprès des lacs, puis de grimper le lendemain jusqu’au sommet du Mont Manengouba. Pour une prochaine fois peut-être…


Le Mont Manengouba


Arrivée au cratère


Le lac femelle


Après un bref retour à la Villa Luciolle, il est trop tard pour visiter les Chutes d’Ekom-Nkam, où a été tourné le film Greystoke avec Christophe Lambert. Je fais donc route vers Nkongsamba ville.

Jeudi 21 décembre

Au petit matin, les montagnes de la région sont encore toutes embrumées. Mais le soleil ne tardera pas à percer et le ciel bleu s’installe définitivement en milieu de matinée.


Montagnes embrumées


A proximité de Dschang, en suivant une piste sur une vingtaine de km, on arrive au village d’Apouh. Mami Wata est la fée bienfaitrice du village Apouh. Avec un guide et l’accord du chef du village, on peut alors descendre au pied des chutes de Mami Wata.

Chutes de Mami Wata


Après avoir fait demi-tour et être retourné sur la route de Bafoussam, un grand panneau indique « Cameroon Tea Estates, Djuttitsa Plantation ». On suit cette très bonne piste fléchée sur 13km jusqu’à la plantation du complexe théier de la CDC, Cameroon Development Corporation.


Champs de thé à perte de vue


L’estomac commence à se faire entendre, il est grand temps d’aller manger. Je m’arrête à Dschang, dont la Communauté Urbaine a ouvert il y a quelques années un Lac Municipal, lac de retenue d’environ 40 hectares.


Lac de Dschang


La route, terminée depuis près d’un an, descend ensuite par paliers successifs. Je suppose qu’au Cameroun, la signification du mot « terminé » n’est pas la même qu’en Europe.


Une route « terminée »

En approchant de Nkongsamba, je trouve la montagne, les reliefs volcaniques, les horizons infinis, l’air vivifiant, la randonnée, le Massif Manengouba. Cet ancien volcan fait partie de la dorsale volcanique occidentale comme le Mont Cameroun et les Monts Bamboutos. Il domine de ses 2411 mètres d’altitude, Nkongsamba, chef lieu du Mungo dans la province du Littoral. On peut le parcourir en 4*4 sans problème et même monter au sommet.

Je m’arrête à la Villa Luciole, tenue par un prince de village du coin. La piste pour y accéder est difficile. Le pick-up passe sans problème et le prince, lui, arrive avec une vieille 2chevaux. Coup de chance, il reste juste un boukarou pour la nuit. En discutant avec lui, j’apprends d’une part que les ananas poussent à même le sol, et d’autre part que la randonnée autour des lacs de cratères peut se faire depuis la villa. Adjugé !






La Villa Luciolle


Je visite le potager de la villa, sa petite cascade et son étang. Pour le dîner, tous les hôtes se retrouvent sur la terrasse autour d’une même table. C’est très convivial.